Raouia veut un système bancaire moderne et résilient

Face aux défis de la mondialisation
Les défis monétaires, auxquels fait face notre système monétaire, appellent à une véritable refonte en profondeur et structurelle. Une tâche à laquelle le ministre des Finances Abderahmane Raouia souligne l’urgence de l’adaptation des lois. La réforme financière, en particulier celle du système bancaire, constitue un jalon décisif des réformes structurelles qui devront favoriser l’émergence de l’économie pour la mettre sur la voie de la croissance. C’est ce qui a été confirmé aujourd’hui par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia lors d’une journée d’étude organisée à Alger sur la réforme bancaire, organisée par l’Abef.
Selon M. Raouia, la réforme de système financier et bancaire a une «portée stratégique dans la mesure où elle assume comme objectif de relever un défi global, et adapter les instruments et les institutions de l’économie aux changements inéluctables, assurant la modernisation de l’appareil de production indispensable pour le passage à une économie performante».
Ces réformes ont été menées selon la structure de notre économie qui est basée sur une croissance conditionnée par la demande publique en cours, le système bancaire et financier et le secteur des assurances.
Parmi ces réformes, Raouia a cité «l’extension du réseau des banques pour s’approcher davantage de la clientèle», ce qui est indispensable pour l’inclusion financière, ajoutant, «les simplifications administratives liées à l’ouverture des comptes bancaires et les crédits».
«Dans l’exercice de ses missions, la Banque d’Algérie s’attelle à mettre en place un dispositif réglementaire régissant l’activité des banques conforme aux standards internationaux de nature à favoriser l’émergence d’un système bancaire moderne et résilient», a indiqué M. Raouia. Le ministre a mis l’accent sur le rôle dynamique et novateur que les banques devront assurer pour promouvoir le financement de l’économie nationale, jugeant impératif de créer une synergie entre les banques et le secteur productif.
Le ministre a mis l’accent sur le rôle dynamique et novateur que les banques devront assurer pour promouvoir le financement de l’économie nationale, jugeant impératif de créer une synergie entre les banques et le secteur productif. «Malgré les réalisations notables, les institutions financières devront fournir plus d’efforts en termes de modernisation du système informatique et d’amélioration de la gouvernance». L’inclusion bancaire (accès à moindre coût aux services) reste le cheval de bataille et le défi majeur à relever, a souligné le premier argentier du pays. «Il est attendu des banques une forte contribution via une mobilisation plus intense de l’épargne», a-t-il dit avant d’ajouter que les banques devront poursuivre la mise à
niveau de leurs ressources humaines, notamment en ce qui concerne la gestion des risques, l’action commerciale et le système d’information.
Pour sa part, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a relevé que la numérisation reste un vecteur puissant pour assurer une large inclusion financière. La collecte des ressources est le talon d’Achille du système bancaire algérien», a précisé M. Loukal, signalant que 5 000 milliards de dinars sont en circulation hors circuit bancaire. Les banques devront engager une politique agressive d’offre de service innovante et diversifiée avec des taux attrayants, a-t-il suggéré.
Celui-ci a informé au passage que la commission bancaire a demandé la conduite par les banques d’audit de leur système d’information sur la base d’un cahier des charges exhaustif et uniformisé. «Les banques sont invitées à drainer l’épargne via le renforcement de l’intermédiation, à la mise à niveau de leurs ressources humaines et de leur aptitude plus marquée à l’égard des nouveaux métiers pourvoyeurs d’emplois et de valeur ajoutée.
La Banque d’Algérie doit jouer son rôle
- Raouia a insisté lors de cette rencontre sur la nécessité que «l’expansion de l’activité ne doit pas être faite au détriment de la robustesse de ces indicateurs de solidité financière». A cet égard, il a indiqué que le rôle de la Banque d’Algérie, en tant que producteur des normes et chargé de la supervision du fonctionnement de marché bancaire avec l’autorité bancaire «revêt d’une importance capitale dans l’exercice qu’il lui est dévolu dans la loi». A cet effet, il a mentionné que «la Banque d’Algérie s’attelle à mettre en place un dispositif réglementaire de la gestion des banques confirmées aux standards internationaux».