Rapport de l’OCDE : Résilience de l’économie mondiale face à des incertitudes persistantes
Dans son rapport de septembre 2024 intitulé Perspectives économiques, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) met en avant la résilience de l’économie mondiale malgré les nombreuses incertitudes qui persistent. L’organisation souligne notamment les risques de résurgence de l’inflation et les menaces financières liées au surendettement de certains États.
Une croissance mondiale stable mais contrastée
Selon les projections de l’OCDE, la croissance mondiale devrait se maintenir à 3,2 % en 2024 et en 2025. Cependant, cette stabilité globale cache des disparités importantes entre les différentes régions du monde. Aux États-Unis, la croissance du PIB devrait atteindre 2,6 % en 2024 avant de ralentir à 1,6 % l’année suivante, principalement soutenue par la consommation privée grâce à la hausse des salaires réels et à une baisse progressive de l’inflation. En revanche, la zone euro affiche une croissance plus modeste, avec une prévision de 0,7 % en 2024.
En France, la croissance économique devrait rester stable à 1,1 %, un niveau comparable à celui de 2023. L’Allemagne, quant à elle, peine à redresser son économie avec une prévision de croissance de seulement 0,1 % en 2024, après un recul de 0,1 % en 2023, en raison de la faiblesse de la demande intérieure et de la baisse de la production industrielle.
La Chine continue de connaître un ralentissement de sa croissance, estimée à 4,9 % en 2024, tandis que le Royaume-Uni et le Japon devraient connaître des croissances respectives de 1,1 % et 1,4 % en 2025. En Inde, la dynamique reste forte avec des prévisions de croissance de 6,7 % pour l’exercice 2024-2025.
Inflation en baisse mais avec des tensions persistantes
L’OCDE anticipe une baisse de l’inflation mondiale, qui devrait passer de 5,4 % en 2024 à 3,3 % en 2025 dans les pays du G20. Toutefois, des pressions subsistent dans certains secteurs, notamment celui des services. En France, l’inflation devrait atteindre 2,4 % en 2024 avant de descendre à 1,9 % en 2025, tandis qu’aux États-Unis, elle devrait baisser à 1,8 % en 2025, grâce à la diminution des prix de l’énergie et à la stabilisation des coûts de la main-d’œuvre.
Tensions sur le marché du travail
Le marché du travail reste tendu avec un chômage globalement faible, malgré une légère hausse observée dans certains pays comme les États-Unis, le Canada, et l’Afrique du Sud. La croissance des salaires varie selon les régions : en Allemagne et au Royaume-Uni, elle reste élevée, contribuant ainsi à maintenir une inflation plus résistante.
Assouplissement des politiques monétaires et défis budgétaires
Face à ces perspectives économiques, les banques centrales commencent à assouplir leurs politiques monétaires après une période de resserrement. Toutefois, les taux d’intérêt réels demeurent élevés, pesant sur l’investissement et la consommation. L’OCDE met également en garde contre les niveaux élevés de déficits publics, notamment en France, où la dette publique dépasse 110 % du PIB. L’organisation insiste sur l’urgence de réformes, notamment dans le secteur des retraites, pour contenir les dépenses publiques.
Risques géopolitiques accrus
Le rapport met enfin en lumière les risques géopolitiques croissants, avec la guerre en Ukraine, les tensions au Moyen-Orient, ainsi que les relations tendues entre les États-Unis et la Chine, qui pourraient influer sur les perspectives de croissance et d’inflation à l’échelle mondiale.