Rapprocher l’action gouvernementale de la réalité économique

La vision du gouvernement en matière de création d’emploi veut passer à un modèle basé sur le secteur des entreprises, et pour s’y faire, elle fait ressortir les anciens clichés en relation avec les programmes de soutien aux PME, et donner ainsi l’impression que la prise en charge de ce dossier passerait obligatoirement par l’action publique.
Si c’est au secteur économique que revient la charge de créer de l’emploi, comme ca se fait à travers le monde, cela veut dire que le retour aux règles universelles dans le domaine veut prendre le dessus dans la nouvelle conception de la politique d’emploi du gouvernement, et tant mieux pour le principe, qui va rapprocher l’action du gouvernement de la réalité économique, c’est-à-dire de mettre fin à cette dépendance tant décriée par les observateurs à la création d’emploi en s’appuyant sur la dépense publique, ce qui veut dire que la charge tombait sur l’administration publique qui a été utilisée comme un moyen de distribution de la rente à travers la création de postes d’emploi relativement fictifs, ce qui n’a arrangé ni les institutions de l’Etat, ni l’environnement des entreprises qui se plaignent des mauvaises conditions d’échanges avec les institutions de l’Etat.
Donc, le passage au nouveau modèle qui veut pour sa part s’appuyer sur la création de postes d’emploi à travers l’entreprise, va poser cette fois ci toute la problématique en relation avec les méthodes que le gouvernement songe adopter pour mettre en œuvre une politique d’incitation à l’investissement et à l’accompagnement des entreprises dans leur expansion sur le marché, puisque le but extrême recherché est celui de pérenniser l’activité économique, et permettre des niveaux de croissance ayant cette aptitude de créer de la richesse et de l’emploi selon le besoin de renverser la tendance pour le chômage, et essayer d’atteindre des niveaux d’efficacité permettant d’étendre les bienfaits de la nouvelle démarche pour toucher tout le territoire national.
Dans ce cas de figure, il y’a lieu de s’intéresser au climat des affaires, dont l’élément en relation avec l’accompagnement des PME, et la possibilité de faire autre chose que ce qui a été réalisé jusqu’ici, puisque les programmes d’appui aux entreprises qui ont vu le jour dès les années 2000 surtout en collaboration avec l’Union européenne, n’ont abouti à rien pratiquement puisque l’Algérie compte un tissu d’entreprises dominé par les plus petites entités à raison de 98%, selon les statistiques officielles, ce qui démontre de la fragilité générale du secteur des entreprises. Et depuis la réalisation de l’enquête qui a mené en 2011 à ces chiffres, les conditions de travail des entreprises se sont nettement dégradées, et ont pris un coup dur ces deux dernières années, avec le déclenchement des crises, politique au début qui s’est étendue au niveau sanitaire en suite, pour mettre l’économie à genou. Cet état de fait, pousse en fait à revoir la politique publique en matière d’accompagnement des entreprises, dans le sens de respecter la loi du marché, avec ses éléments de la créativité, la compétitivité et l’amélioration du niveau de la ressource humaine, ce qui mène à croire que le rôle de l’Etat doit se positionner à encourager l’émancipation des entreprises à travers un assainissement de leur environnement, et les facilitations à instaurer pour les aider à se maintenir et à grandir en volume, ce qui leur donnerait les moyens de booster et la croissance et la création d’emplois, selon les objectifs annoncés officiellement par les pouvoirs publics.
Abdelkader Mechdal