Par Arezki Louni
Autoroute Est-Ouest, Grande Mosquée d’Alger…et mégaprojet de port de Cherchell ; autant de chantiers lancés à l’ère de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Ce qui n’a pas manqué de laisser des «séquelles» sur l’économie nationale. L’annonce par le chef de l’Etat, lors du dernier Conseil des ministres, de la relance du chantier du mégaprojet de port d’El-Hamdania, dans la wilaya de Tipasa, a pour objectif sa réalisation sur de bonnes bases, empreintes de transparence et de rigueur dans la gestion de ce dossier. Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions au Premier ministre de prendre contact avec le partenaire chinois. Un délai de trois mois a été donné au chef de l’Exécutif afin de présenter le projet en Conseil des ministres. Le mégaprojet, dont les initiateurs sont actuellement en prison, a accusé un retard considérable, note le chef de l’Etat qui a évoqué les détails de ce dossier. Ce qui n’a pas manqué de causer des pertes considérables à l’économie nationale. Pour M. Tebboune, «l’objectif stratégique de ce port est le désenclavement des pays africains sans accès maritime avec ce que cela implique en termes d’impulsion de la vie économique et de création d’emplois». Selon sa fiche technique, le projet figure parmi les plus importantes infrastructures maritimes de la région méditerranéenne et du Continent africain. Il convient de rappeler que l’ancien président de la République avait chargé le gouvernement, lors du Conseil des ministres du 30 décembre 2015, de réaliser ce projet dans le cadre d’un partenariat, selon la règle dite 51/49%, tout en associant des entreprises algériennes publiques et privées et un partenaire étranger de renom, capable de contribuer au financement de cette réalisation et à sa gestion future. Ainsi, en vertu d’un protocole signé le 17 janvier 2016, ce méga-port devait être construit par une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises : CSCEC (China state construction corporation) et CHEC (China harbour engineering company). D’un coût de réalisation estimé à 3,6 milliards de dollars, cette infrastructure portuaire sera financée dans le cadre d’un crédit chinois à long terme. Par ailleurs, les enquêtes foncières relatives à l’expropriation pour intérêt public, lancées dans le cadre du projet, font état de 375 lots de terrain d’une superficie globale de plus de 2 500 ha concernés par les indemnisations, dont le montant est estimé à sept milliards de DA. Ce mégaprojet veut également être un pôle de développement industriel, relié aux réseaux ferroviaire et autoroutier et bénéficiant, dans sa proximité immédiate, de deux sites totalisant 2 000 hectares destinés à accueillir des projets industriels. Cependant, la décision politique avait été prise sans qu’aucune étude ne soit réalisée. Le bureau d’études sud-coréen Yuill engineering Co Ltd, chargé d’entamer l’étude, a été dessaisi du projet. Alors que les travaux ont déjà démarré, il s’est avéré que le sol sur lequel devrait être réalisé ce projet est glissant et présente un véritable danger. Les Chinois décident alors d’installer leurs compatriotes du bureau d’étude CHEC (China Harbour Engeneering Company) pour entamer à nouveau l’étude en remplacement de leurs homologues sud- coréens. Le Premier ministre de l’époque qui ne les entendait pas de cette oreille, puisque sous prétexte d’optimisation du projet, opte pour les services d’un autre bureau d’études européen (Angleterre, France, Belgique), dénommé Ramboll-Anplea. Les initiateurs du mégaprojet avaient incrusté leurs acolytes, Kouninef et l’ETRHB Haddad, dans ce gigantesque chantier. La suite sera connue …