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A LA UNEEN PROFONDEUR

Retour à la scène

Par Mohamed Rachid Cheriti *

Après l’invasion de la Russie à l’Ukraine, apparaisse la menace d’une rupture d’approvisionnement en pétrole et gaz Russe, l’Union européenne, qui dépend à 40 % de Moscou cherche une issue de secours et présente une volonté de couper le cordon avec Moscou et s’éloigner plus rapidement pour combler les immenses besoins en gaz et pétrole, et assurer la sécurité d’appributionovisionnement.

De ce fait, le recours au pétrole et gaz de schiste est revêt un caractère stratégique pour plusieurs pays afin de combler ce manque si cette crise persistait.

L‘expérience américaine constitue aujourd’hui une référence exceptionnelle pour l’industrie des hydrocarbures non conventionnels. La révolution du schiste a eu un effet dramatique sur le marché du pétrole et gaz aux États-Unis et en monde entier, il a été très actif dans la croissance économique aux États-Unis en raison d’un certain nombre de facteurs notamment les prix élevés du pétrole à l’époque de découverte de l’industrie des hydrocarbures non conventionnels, les progrès technologiques, la demande interne, la propriété privée des droits sur les réserves souterraines, la consolidation de l’industrie des services et des infrastructures, et l’abondance de l’eau. De nombreuses convoitises à l’instar de la crise RusseUkraine poussent un nombre conséquent de pays à tenter la chance, pour des raisons importantes même s’ils ne possèdent pas de plus grandes réserves de gaz et de pétrole de schiste, et n’ont pas assez de caractéristiques comme les États-Unis pour s’hisser à une souveraineté énergétique, même si les experts doutent que l’expérience des États-Unis puisse se répéter dans autres régions, pour plusieurs facteurs, à l’instar du cout élevé de la technologie utilisée, les effets nocifs des aquifères, l’acceptabilité sociale, caractéristiques des roches poreuses…etc.

Le phénomène en Algérie

La production des hydrocarbures conventionnels en Algérie a déjà commencé à décroître, la raréfaction de cette ressource et la croissance de la demande interne et externe relative à la crise dernière, entraineraient un déficit économique en moyen et long terme, ce qui rend rentable l’exploitation du pétrole et gaz non conventionnels, et la submersion dans cette industrie est irrévocable puisque les réserves sont approuvées.

Cependant, l‘Algérie est mitigé timidement dans cette conjoncture en dépit de l’opposition sociale à cette industrie et les risques environnementaux encourus. D’ailleurs, L’Algérie est le troisième plus grand fournisseur de gaz nature à l’Europe, et l’industrie des hydrocarbures est un pilier de l’économie nationale du pays.

L’Algérie dont les réserves en pétrole et gaz de schiste sont approuvées en grandes quantités comme réserves exploitable au sud du pays, est classé aux premiers rangs mondialement. Le territoire algérien détient la troisième plus grande réserve mondiale de gaz de schiste avec près de 20 000 milliards de m3 exploitables, 17 000 milliards de m3, selon le ministère de l’Énergie algérienne en 2013, quatre fois plus que ses réserves de gaz conventionnel. Cependant. le ralentissement de la production et la forte baisse des prix du pétrole et du gaz, qui a commencé fin 2014, ont porté un coup dur à l’économie algérienne, et compte tenu que Le pétrole et le gaz sont les ressources financières majors du pays, qui représentent 62% des recettes publiques et 97% des recettes d’exportation, en plus de la crise dernière (Russe – Ukraine) dont la demande européenne du gaz algérien augmente.

Cette situation pousse le gouvernement à l’exploitation des ressources en gaz et pétrole de schiste et tenter d’estimer et de confirmer ses capacités et de récolter les divers avantages procurés par une source supplémentaire d‘approvisionnement domestique en hydrocarbures pour alimenter en faveur le trésor public et atteindre une économie fiable et rigide.

En revanche, la plupart des études internationales conviennent que l’exploitation efficace des ressources de pétrole et de gaz de schiste en dehors des États-Unis sera très limitée, l’Algérie ne fera pas exception. L’exploitation du gaz de schiste via la fracturation hydraulique a été autorisée en 2013, et la première opération réelle de l’exploration de gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet est entamée en décembre 2014.

SONATRACH a déjà utilisé la fracturation hydraulique depuis les années 80 sur des puits conventionnels, selon des experts elle injecte des volumes d’eau importants pour faire produire ses puits, des produits chimiques sont souvent utilisés dans le conventionnel, donc presque la même technique et les mêmes produits chimiques pour le conventionnel que pour le non conventionnel, La SONATRACH a indiqué aussi qu’elle prévoyait d’établir 200 sites de forage dans la région désertique du sud de l’Algérie, dans l’espoir de produire 20 milliards de mètres cubes de gaz de schiste par an.

L’opposition sociale

Un mouvement contre l’exploration de cette richesse a éclaté en décembre 2014 au sud d’Algérie et retient ensuite l’ensemble du territoire, en dépit des assurances du gouvernement, Les opposants n’y voient que des risques pour l’environnement, aquifères, nappes phréatiques et la consommation excessive d’eau, quant aux partisans est une formidable occasion de bénéficier de nouvelles ressources énergétiques et économiques. Les vagues protestations et critiques de la population ont démontré qu’une meilleure compréhension des controverses est nécessaire pour le processus de construction d’une acceptabilité sociale. Il faudrait que nous fassions des études afin de connaître notre véritable potentiel, le valoriser, puis estimer ce qu’on pourrait produire et les moyens à mobiliser en puisant dans les techniques développées.

Même si les obstacles techniques sont levés et l’opposition réduite au silence, l’Algérie devrait mettre en œuvre des réformes profondes et efficaces qui contribuent à attirer des capitaux internationaux, en prendrons en compte le cout élevé de cette technologie qui peut être cependant supérieur au prix des cours du pétrole par l’établissement des contrats d’extraction ou d’exploitation bien étudier, même pour le gaz qui sont cours dépourvu d’un cartel mais régis par des contrats à long terme.

Le défi sera surtout technologique et financier parce que le contexte environnemental algérien en surface et en subsurface ne ressemble en rien à celui qui existe aux Etats-Unis ou dans la plupart des pays européens, des tests d’évaluation sur une ou deux zones bien limitées, à travers un partenariat pilote est une bonne veille sur le marché de l’énergie et les progrès technologiques relatifs à l’énergie sont recommandés, parce que les priorités et le marché énergétique change par le temps et rien n’est stable dans la durée.

D’ores et déjà entamer l’industrie du pétrole et gaz de schiste actuellement comme source d’énergie alternative aux hydrocarbures conventionnels permet de retarder la transition vers les énergies renouvelables.

L’Algérie, comme ses pays voisins, est en stress hydrique permanent et la nappe Albienne, étendue sous les surfaces de ses pays n’est pas renouvelable, et les pluies sont trop faibles pour recharger les aquifères, ce qui pose un véritable problème pour l’extraction de ses ressources naturelles. Néanmoins, l‘innovation des technologies d‘extraction des hydrocarbures non conventionnelles sont différents d’une entreprise à l’autre et si l’Algérie continue à cette politique d’investir dans cette richesse il est très nécessaire et impératif d’imposer des technologies à moindre effet nocif sur l’environnement.

* Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique (Email : r_cheriti@yahoo.fr)

 

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