
Par/ Rezki Louni
Décidément, le « chiffre d’affaires » des anciens membres du Conseil national de transition (1994-1997) est en perpétuelle croissance. Quatre cent mille dinars par mois et à vie. Une situation paradoxale, au vu à la fois de la conjoncture économique et sociale difficiles, et surtout à l’augmentation drastique du taux de chômage. C’est le sénateur du parti du FLN, Abdelwahab Benzaim qui a jeté un pavé dans la mare, même si l’information en elle-même tient du secret de Polichinelle, cette affaire risquerait d’inspirer les hautes autorités du pays, qui pourraient aller jusqu’à annuler cette retraite à vie des ex membres du CNT. Ces derniers qui touchaient un salaire de député durant leur mandature, ont fait voter, avant leur départ, une loi sur mesure qui leur permet de garder leurs salaires à vie et en cas de décès, le salaire dans son intégralité automatiquement reversé à l’épouse. Le salaire mensuel de ces membres est estimé à 30 millions de centimes, et leurs revenus sont automatiquement rajoutés sur les salaires des députés en exercice en bénéficiant des augmentations périodiques. « A ceux qui doutent de mes informations, j’invite surtout les journalistes à aller les vérifier auprès du Fond de retraites des cadres qui se trouve à la rue du Dr Saâdane », indique Benzaim qui ajoute avoir publié sur sa page facebook son bulletin de paie. « Le citoyen est en droit de savoir combien l’Etat dépense pour moi, car il s’agit de l’argent du peuple » souligne-t-il. A noter que parmi les membres de l’ex CNT on peut citer l’actuel président d’El Adala Abdelkader Bengrina, Abdelmadjid Menasra, Djamel Oud Abbes, Saida Benhabyllés… présidente du Croissant rouge algérien et Abdelkader Merbah. Cette affaire aux relents de scandale ne manquera pas de provoquer des vagues. Citée par le sénateur Benzaim, l’avocate et ancienne membre du CNT Zoubida Assoul estime dans une récente déclaration, que les propos de Benzaim s’apparentent à un « comportement désolent qui met l’image de l’Algérie au bas de l’échelle (…) et voile ce que le FLN a produit ! ». Pour elle, « il a induit l’opinion publique nationale et internationale en erreur, en racontant les mensonges et les contre-vérités ». Aux termes de sa déclaration, Assoul a fait savoir qu’elle compte entreprendre une action en justice contre lui. Assoul a enfin affirmé que, contrairement au sénateur Benzaim elle détient tous les documents qui prouvent le contraire de ce que ce dernier prétend.
A.L