
Par Zahir Radji
La société nationale du transport ferroviaire (SNTF) accuse un déficit de 15,9 milliards de DA annuellement. En 2020, et suite au mesure du gouvernement pour la limitation de la propagation de la pandémie coronavirus, la société a subit des pertes de l’ordre de 18, 3 milliards de DA, suite au non transport de 30 millions de voyageurs.
En clair, la situation financière est pratiquement au rouge. Il faut l’intervention de l’Etat, en injectant les sommes d’argent nécessaire pour le bon fonctionnement de la compagnie et poursuivre son développement, notamment en matière de maintenance du réseau ferroviaire (4600 km).
En effet, la réduction de la dotation de l’Etat notamment la compensation du prix des tickets, en passant de 14 milliards de DA comme convenu dans le cahier des charges à 9,7 milliards en 2021 a compliqué la mission des gestionnaires de la SNTF.
Ces derniers sont dans l’obligation de mobiliser annuellement 22, 3 milliards de DA sur les 33,9 milliards de dépenses globales pour le paiement des salaires des 16 000 employés. Le directeur de la Communication de la SNTF, Djamel Challal a déclaré hier à la presse que « la direction de la société a présenté tous les documents nécessaires pour le ministre des Transports afin de procéder au déblocage de l’argent (dotation) pour notamment la maintenance dès 4000 km de voie ferrée».
Quand à ses rentes productives (transport de voyageurs et de marchandises), Challal a indiqué que la société a réalisé un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de DA, à travers les activités commerciales du transport de voyageurs et de marchandises.
Les autres sources de financement parviennent du Trésor public, dont 3 milliards de DA comme dotation de l’Etat pour l’entretien du réseau ferroviaire et 14 milliards de DA comme compensation pour la différence du tarif du ticket (subvention indirect pour le transport).
Dans ce cadre, l’expert en économie Abderrahmane Hadef a estimé que la question de la SNTF c’est un peu le cas de l’ensemble des entreprises publiques économiques, activant dans la gestion de services publics. « Cette entreprises à l’instar des autres entreprises, elle est prise dans cette vision qui entrain d’être revu par les pouvoirs publics, dans une démarche, donnant plus de liberté à ces entreprises et services publics marchand. Maintenant c’est des choix à faire surtout dans la modernisation dans les système d’information et du gouvernance à travers plus de liberté pour les organes sociaux qui sont l’assemblée générale et les conseils d’administration qui doivent avoir des plans de développement stratégiques et travailler dans une optique purement économique, tout en cardant l’obligation du service public et surtout pour un créneau assez important», a-t-il souligné.
S’agissant de la situation de la SNTF, notre interlocuteur a indiqué qu’elle se trouve dans une situation tout à fait délicate et stressante en termes de finances. «Ceci est du fait qu’elle rentre dans les services subventionnés par l’Etat donc, une grande partie de ses revenues sont des dotations venues du Trésor public. C’est l’un des points qui doit être un peu traité par le dossier sur la levée des subventions inscrit dans la LF 2022. Un dossier qui va traiter des subventions direct comme les produits alimentaire de large consommation et subvention indirect comme le transport, puisque le manque à gagner est très important, d’une part. Et d’autres part, il ya cette absence de vision économique et surtout dans l’absence de l’innovation dans le service en lui-même qui entrave le développement des activités commerciales de l’entreprise», affirme-t-il. Sur un autre registre, l’expert en économie Abderrahmane Hadef a recommandé de revoir la gestion de l’entreprise en termes de parc roulant et personnel. « Il faut revenir aux normes qui régissent ce type de compagnies. Généralement lorsque on voit que la masse salariale de l’ordre de 22 milliards de DA pour une entreprise qui fait un chiffre d’affaires de 4 milliards de DA, donc il ya quelque chose qui ne va pas», souligne-t-il, tout en procédant à discuter des plans sociaux par des départs à retraite de certaines catégories qui ne sont plus productives pour l’entreprises. « Cette situation est une réelle menace sur les équilibres financiers de l’entreprise », indique-t-il. Aussi, ajoute-t-il, «il y a tous ce qui est investissement, la gestion des projets qui doit être prise en compte. Il faut que ces investissement soient réalisés sur des normes reconnues mondialement et surtout dans des délais et budgets assez cohérant et ne pas aller dans la sous-estimations et réévaluation interminable qui va être un lourd fardeau sur le passif de l’entreprise».