«Son entrée en vigueur aura des répercussions»

Le Daps sur les 1 095 produits autorisés à l’importation
Intervenant sur les ondes de la Radio algérienne, M. Hadj Tahar Boulenouar, le président de l’Ancaa a estimé que l’entrée en vigueur de l’application du droit additionnel provisoire de sauvegarde (Daps), sur les 1 095 produits autorisés à l’importation, aura des conséquences certaines puisque ces mesures ouvriront les portes au monopole sur le commerce extérieur, mais pourraient surtout «se répercuter sur les prix à la consommation et doper l’inflation».
Ce changement de politique de commerce extérieur, interprète M. Belenouar, traduit un aveu d’échec des mesures de restriction appliquées jusque-là dans le but de réduire la facture d’importation et d’encourager la production nationale. «La levée des interdictions sur les importations est une preuve que cette politique n’a pas atteint ses objectifs, puisque nous constatons que la facture d’importation avoisine toujours les 40/45 milliards de dollars et la production nationale n’a pas décollé», déclare-t-il. Sur Les mesures d’interdiction des importations ont créé «un décalage entre l’offre et la demande» et généré par conséquent une forte augmentation des prix sur le marché local, avance le représentant des commerçants qui n’a pas manqué de pointer du doigt les producteurs nationaux qui n’ont pas œuvré à combler ce vide. Bien au contraire, «en 2018, certains producteurs ont profité de cette opportunité, pour augmenter les prix sans pour autant augmenter la production», déplore-t-il, en indiquant que par la taxation des importations, le gouvernement offre une deuxième chance «en or» aux producteurs nationaux. Le président de l’Ancaa a ajouté aussi que d’ici fin 2019, les producteurs nationaux seront pris pour responsables s’ils n’arrivent pas à offrir une
production à même de satisfaire les besoins du marché local en produits de qualité compétitive et adaptée au pouvoir d’achat du consommateur algérien.
Le même intervenant s’est montré plutôt pessimiste quant à la réalisation des objectifs du gouvernement, recommande l’Association des partenaires économiques à la prise de décision pour en finir avec ces changements fréquents de législation et de politiques qui perturbent fortement l’économie. Il plaide également en faveur de la mise en place d’un outil d’étude fiable permettant de cerner le marché national et demande aux responsables de prendre à bras-le-corps le marché informel qui représente 40 à 45% de l’économie nationale.