Sonatrach table sur 28 à 30 milliards de dollars

Par Zahir Radji
Les exportations de l’Algérie en hydrocarbures, pour 2021, devraient connaître une nette amélioration, par rapport à l’année précédente 2020. En effet, le groupe Sonatrach table sur 28 à 30 milliards de dollars, soit avec une hausse de près de 10 milliards par rapport à 2020, où nos recettes en pétrole et gaz étaient de l’ordre de 20 milliards de dollars.
En marge de la cérémonie consacrée à la présentation de son bilan des réalisations pour l’exercice 2020, à fin 2021, le Président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé qu’en dépit de la situation complexe qui prévaut dans le secteur des Énergies, le groupe Sonatrach a réussi à réaliser un chiffre d’affaires positif, de 12,6 milliards de dollars, pour les cinq premiers mois de l’année en cours, contre 8,7 milliards de dollars, pour la même période de l’année précédente, soit en hausse de 45%.
L’amélioration de la situation sanitaire, synonyme d’une reprise rapide de l’activité économique, et le maintien des prix de pétrole à des niveaux acceptables (entre 60 et 70 dollars/baril), permettront sans doute la consolidation des résultats du groupe. D’ailleurs, son P-dg Hakkar, qui s’est voulu très optimiste, a indiqué que Sonatrach table sur 28 à 30 milliards de dollars d’exportation à fin 2021, soulignant que son groupe ne lésine sur aucun moyen, pour diversifier ses investissements. En outre, il y a lieu de préciser également, que le groupe Sonatrach a réalisé 18 découvertes d’hydrocarbures en effort propre, avec un volume découvert de 142 millions TEP, soit 2,5 fois le volume de 2019, avec un investissement de – 50%. Ainsi, la Sonatrach a réussi le renouvellement des réserves de 117%, avec un apport en réserves de 175 millions de TEP. Outre la mise en service de 5 gisements de gaz, la Compagnie nationale a pu également renforcer ses canalisations, avec 344 km. Il est à noter, que face à la crise de la Covid-19, Sonatrach a mis en œuvre des mesures basées sur trois axes, à savoir, la sécurité du personnel, le maintien de la production, ainsi que l’optimisation des coûts.
Poursuite des investissements dans les hydrocarbures
Questionné sur le rôle du Groupe public dans la transition énergétique, M. Hakkar a indiqué, qu’on doit certainement s’inscrire dans ce processus, sans abandonner les hydrocarbures, conventionnel et non conventionnel. Il a laissé entendre, que le pétrole et le gaz ont encore de l’avenir et on doit participer, à hauteur de 50% du mix énergétique d’ici 2050. « Les hydrocarbures joueront encore un rôle important, jusqu’à 2050.
« Les études publiées par de grandes compagnies appuient notre démarche, qui consiste à continuer à investir dans ce domaine», a-t-il indiqué. L’intervenant a fait savoir, que Sonatrach a également la mission de répondre au marché national en pleine croissance, notamment en produits raffinés. Pour cela, « nous allons continuer à investir dans le domaine des hydrocarbures», a-t-il insisté. Indiquant que le Groupe national est conscient des enjeux et mutations qui s’opèrent dans le monde, Hakkar a indiqué que Sonatrach va étudier comment assurer cette transition, en soulignant qu’un programme pour les EnR, pour la production d’électricité au niveau des complexes et champs pétroliers, est en cours de réalisation. Ceci permettra, dira-t-il, de faire des économies. Ajoutant à cela, la Sonatrach va se lancer incessamment dans l’hydrogène. D’ailleurs, annonce-t-il, un contrat sera signé incessamment, avec un partenaire étranger, sans donner plus de détails.
Cap sur la pétrochimie
Questionné sur le départ de la Compagnie britannique British Petroleum (BP), Toufik Hakkar a expliqué, que ce genre de situation est très normale dans le monde des affaires, en affirmant « BP part, un nouveau partenaire arrive ». « Le départ de la britannique BP , d’Algérie, était dû au déplacement de son activité vers les énergies nouvelles. Ce départ se fera de manière progressive, et un autre partenaire va la remplacer», a-t-il expliqué. Rappelons qu’au début de ce mois, les négociations on été effectuées avec le géant britannique BP, qui s’apprête à céder ses actifs en Algérie au groupe italien «ENI». Par ailleurs, M. Hakkar a déclaré que la société a augmenté ses capacités de production de produits pétroliers pour mettre fin aux importations, après la mise en service des raffineries, dans les wilayas d’Alger et de Skikda. Durant les 5 premiers mois de 2021, le groupe Sonatarch a réussi à réduire les importations de l’Algérie en produits raffinés, en passant de 668 millions de tonnes TEP à 112 millions de tonnes. Hakkar a également dévoilé un vaste projet à l’étude, qui renforcera les capacités de l’Algérie dans le domaine des Industries pétrochimiques.