Sonatrach va s’implanter en Turquie

En négociations avancées pour la réalisation d’une usine de pétrochimie
La Sonatrach poursuit sa politique de déploiement à l’étranger. Après l’acquisition de la raffinerie d’Augusta (Sud Italie), le Groupe pétrolier national va réaliser une usine en Turquie pour la production du polypropylène.
L’annonce a été faite, à Annaba, par le PDG de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour où il a présidé une rencontre régionale avec les cadres de la région Est de la société. «Des négociations sont engagées avec le partenaire turc pour la réalisation d’une unité pour la transformation du propane et la production du polypropylène. Le projet sera financé par notre société», a-t-il affirmé.
- Ould Kaddour a précisé que ledit projet est supervisé directement par le président turc Erdogan qui veut réduire la dépendance de son pays à l’importation de ce produit très demandé sur le marché international. Il a révélé que la Turquie importe annuellement 2 millions de tonnes de polypropylène.
- La concrétisation de ce type de projets permet à l’Algérie de valoriser ses produits bruts et également dynamiser la branche de la pétrochimie. A titre de rappel, le polypropylène est utilisé dans différents domaines comme le textile, l’industrie automobile et le bâtiment ainsi que dans le domaine pharmaceutique.
- Le même responsable a rappelé qu’un accord de partenariat a été signé entre la Sonatrach et le Groupe français Total pour la réalisation d’un projet similaire en Algérie.
- Il s’agit, en effet, de la réalisation et l’exploitation d’un complexe de déshydrogénation du propane et production du polypropylène (PDH – PP) dans la zone industrielle d’Arzew.
D’une capacité de production de 550 000 tonnes par an de polypropylène, en utilisant une charge de 650 000 tonnes par an de propane issu des installations de séparation de GPL d’Arzew, ce projet pétrochimique comprend une usine de déshydrogénation de propane (PDH) et une unité de production de polypropylène ainsi qu’une unité logistique à la pointe de la technologie.
Ce projet représente un investissement d’environ 1,5 milliard de dollars pour les deux partenaires (Sonatrach 51% – Total 49%) qui lanceront les études d’ingénierie de détails au courant du deuxième semestre de cette année.Ce projet permettra d’assurer une couverture totale des besoins du pays en polypropylène ainsi que la création d’emplois directs (6 000 personnes en phase de construction et 600 autres en phase d’exploitation commerciale).
Rencontre avec les sous-traitants le 9 et 10 septembre à AlgerLes exportations des quantités de production excédentaires seront destinées aux marchés de l’Afrique du Nord, d’Europe et de Turquie. Cette exportation générera une plus-value estimée à 2,5 X la valeur de l’exportation de la charge sans transformation.Dans ce cadre, le PDG de la Sonatrach a regretté le fait que l’Algérie produise énormément de produits énergétiques, à l’instar du phosphate, gaz et pétrole brut, sans toutefois les transformer en produits finis. D’où, estime-t-il, la nécessité d’engager des réformes profondes dans la gestion de la compagnie, avec l’ambition de la placer parmi les 5 majors mondiaux d’ici 2030.
D’ailleurs, une stratégie SH 2030, élaborée avec le concours d’un bureau d’études américain est en cours de concrétisation dans le but de transformer le Groupe en une entreprise économique transparente et moderne.
«Ces projets s’inscrivent dans notre stratégie de développement de la pétrochimie, notamment en ce qui concerne la transformation des matières premières en Algérie, pour mieux valoriser nos produits par rapport à leurs exportations en nature ainsi que la création d’emplois», a-t-il soutenu. M. Ould Kaddour a révélé également que son Groupe, et à travers sa filiale Asmidal, un Groupe industriel algérien leader dans la production et commercialisation des engrais et des produits phytosanitaires, s’attelle à la réalisation d’un grand projet à Annaba pour l’exploitation du phosphate.
D’un investissement de 5 milliards de dollars, ce projet, ajoute-t-il, permettra à notre pays de réduire sa facture d’importation et exporter des quantités importantes vers des marchés africain, asiatique et européen.Enfin, M. Ould Kaddour a annoncé une rencontre de deux jours (9 et 10 septembre) avec des sous-traitants locaux pour leur exprimer les besoins de la Sonatrach et trouver des mécanismes pour le renforcement des liens entre les deux parties dans le but de réduire notre dépendance à l’étranger en matière de pièces de rechange et la création de nouveaux emplois.