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Soudan…à la recherche de place perdue

2ème Partie :

Le prix du retour  

Le retour du Soudan à la scène internationale a été une aubaine pour concrétiser des objectifs intérieurs et extérieurs. En une période qui se caractérise par la prolifération des conflits régionaux dans le monde, le Soudan, selon les arguments avancés par le président du Conseil le général Abdel Fattah al Burehan, doit tenir ses engagements envers la communauté internationale, afin de sortir de son isolement.

Pour l’entité sioniste, toute algarade politique formule une brèche pour se mêler des affaires de ce pays, en vue de se prémunir de tout changement imprévu dans une région susceptible de devenir hors de contrôle, puisque le Soudan, qui se donne sur une large côte de la mer Rouge, pourrait constituer une menace pour son ambition d’assurer une emprise maritime dans cette région.

D’autres puissances, tel la Russie, les Etats Unis, la France ( qui détient une base militaire au Djibouti) et de loin la Chine et la Turquie, veulent encore affirmer leur présence dans cette région qui renoue entre la méditerranée et l’océan indien ; elle se donne sur la péninsule arabe menant vers le golfe Arabo-persique reconnu comme un fournisseur mondial incontournable du gaz et du pétrole ; en plus proche de la corne africaine qui s’ouvre sur les sources des matières premières de l’Afrique, et le passage des marchandises allant et provenant d’Asie, et principalement de Chine.

De même, le Soudan, par sa position géographique, est un pays limitrophe avec la Lybie qui, sous l’effet de l’ingérence étrangère, vit un statut quo qui empêche d’effectuer une élection qui permettrait de restaurer l’État après son effondrement en 2011. Quant au Sahel, le Tchad, voisin de l’Ouest partageant des tribus vivantes au sein des deux pays, représente une vaste sphère vulnérable qui relie l’Est de l’Afrique avec son Ouest, sans oublier l’instabilité des relations avec le voisin éthiopien à cause du barrage de la Renaissance, en s’ajoutant aux problèmes de frontières qui remontent à plusieurs décennies.

La récente crise au Soudan

Pour les observateurs avertis, l’actuelle crise a été prévue. La destitution d’El Bachir a montré la complexité des rapports politiques internes et externes du pays. En dépit des richesses minières et agraires, l’économie soudanaise trouve du mal à trouver son équilibre. La crise politique au Soudan montre une autre crise à caractère économique et géopolitique beaucoup plus délicate que le maintien du pouvoir.

La crise de Darfour a permis l’apparition des milices paramilitaires en particulier le FSR (Force de Soutien Rapide), étant la force la plus organisée grâce à la participation de certaines tribus arabes de Darfour. Elle a été utilisé par El Bachir pour maintenir la présence de l’État dans cette région insoumise.

De même, ce groupe paramilitaire a été souvent dénoncé par la population soudanaise et les Organisations Internationales des Droits de l’Homme pour ses dépassements répétitifs. Durant des décennies, le système de l’ex-président El-Bachir a résumé la représentation politique dans son parti politique appelé Congrès National (El Moutamar El Watani) au détriment des autres acteurs qui composent la vie politique au Soudan. Il parait que le démantèlement de ce parti n’est qu’un procédé juridique alors qu’il reste impliqué indirectement dans la vie politique soudanaise malgré les échecs politiques et économiques de trois décennies du règne d’El-Bachir.

L’escalade des actes armés au Soudan a pour origine des aspects endogènes qui se sont conjugués à des ingérences régionales et internationales pour diverses raisons. Contrairement à ce que l’on croit, la course au pouvoir n’est pas seulement entre l’élite civile et l’élite militaire. La discorde existe déjà entre les partis politiques pour des raisons idéologiques, et d’autre part entre les membres de l’élite militaire soudanaise pour des raisons de chefferie et de commandement de l’armée, qui rend difficile l’intégration du groupe paramilitaire FSR (Force de Soutien Rapide) dans l’armée soudanaise.

La hiérarchie de ce groupe paramilitaire est fondée sur des considérations familiales et tribales, ce qui introduit des risques de réaction allogénique au sein de l’armée régulière soudanaise. Sa participation dans la crise du Yémen et de la Libye affirme les relations illégales et énigmatiques des dirigeants du FSR avec des pays étrangers sans considérations aux intérêts de l’État soudanais. En fait, à défaut de discipline militaire, l’intégration de ce groupe paramilitaire dans l’armée régulière demeure difficile, si ce n’est irréalisable. C’est la raison pour laquelle les deux rivaux voient la solution de leur désaccord dans la confrontation armée directe.

Il parait également que le différend entre élite civile et élite de l’institution militaire a été effacée par la crise. À l’heure actuelle, la démarche politique devient nécessaire pour mettre terme à la confrontation entre les rivaux dans les villes soudanaises. Car la paix sociale des citoyens et la sécurité du pays sont constamment en danger dans les pays où la détention des armes est accessible en dehors des institutions officielles de l’État. Pour le Soudan, le risque d’implication des tribus au conflit constitue une menace qui doit être impérativement mis hors calcul, et la participation éventuelle des personnalités appartenant au régime d’El Bachir peut conduire à éloigner la résolution du problème, voire même de rendre la situation beaucoup plus complexe.

Aujourd’hui, la situation du pays est ouverte sur toutes les éventualités si l’élite soudanaise et les forces nationales n’arrivent pas à mettre en œuvre une solution.

A suivre,…

lien de la première partie: https://bit.ly/3NbJoEM

 

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