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Toutes les Lois doivent être appliquées

Par Arezki Louni

La lutte contre la corruption, en Algérie, a connu une nette amélioration au cours des deux dernières années. Sur fond de Hirak populaire, des dizaines d’hommes d’affaires et politiques ont été poursuivis pour des affaires de corruption, de passation de marchés douteux et de dilapidation de deniers publics.

 

Les quelque « 1.000 milliards de dollars », envolés en fumée au cours des deux décennies de l’ère Bouteflika, illustrent parfaitement cette situation de dégradation morale dans la gestion de la chose publique. 

Cependant, les mesures prises ne sont pas suffisantes, d’autant plus que l’arsenal juridique, mis au point pour lutter contre le phénomène de la corruption, n’est pas complètement appliqué. Au point où des experts et juristes appellent à la mise en œuvre de toutes les Lois, jusque-là promulguées. C’est justement le thème d’une journée d’études qui a pour objet « la promotion de la probité dans le secteur économique », ayant débattu des voies de mise en application des Lois et Textes d’application promulgués en Algérie, pour renforcer davantage la transparence et la prévention contre la corruption. D’autant plus, que l’Algérie dispose d’une base juridique diversifiée et solide, capable, si sa mise en œuvre est optimale, de prévenir contre la corruption, indiquent les experts participants et les représentants des Institutions publiques. Ces derniers ont, d’ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de définir la terminologie utilisée, et de déterminer les dysfonctionnements, notamment en ce qui concerne la criminalisation de la gestion. Il s’agit, en premier lieu, estiment les participants à cette rencontre, de respecter le  principe de transparence, le droit d’accès à la demande publique et le traitement égal de tous les opérateurs économiques. Les experts qui mettent en avant  l’importance de la mise en application des Textes juridiques relatifs à la prévention contre la corruption, estiment qu’« il faut à tout prix sortir de la théorie. Suffisamment de Lois existent en Algérie. Il faut mettre en application ces Lois qui obligent les opérateurs à fixer des limites déontologiques à leurs relations », ajoutent-ils. « Peu de Lois sont appliquées sur le terrain. Elles ne suffisent pas pour faire face à ce phénomène, notamment dans le domaine économique », a-t-il dit, soulignant que plusieurs opérateurs doivent déclarer leurs relations, notamment dans les cas d’incompatibilité et de conflit d’intérêts. Selon eux, l’Algérie a ratifié depuis 2003, plusieurs conventions considérées comme très suffisantes pour l’encadrement juridique, et qui ont besoin de textes d’application et de recommandations, à même de les valoriser, notamment avec la disponibilité des mécanismes techniques requis. L’expert en gestion contre la corruption, à l’Institut algérien de normalisation (IANOR), Khedam Mohamed, a évoqué l’importance d’unifier la réflexion, et de communiquer davantage concernant les normes internationales adoptées, en matière de prévention et de lutte contre la corruption. L’intervenant a relevé l’existence de 342 systèmes de gestion contre la corruption, connus au niveau international, dont 22 systèmes ou normes importantes, et sur lesquelles l’on compte dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Les participants ont mis en avant l’impératif d’accompagner et de mettre en œuvre les programmes et les systèmes de lutte contre la corruption interne, au niveau des entreprises économiques, à travers la mise en place de systèmes de gestion des risques de corruption, en leur sein et leur accompagnement, en vue de l’obtention de la certification « ISO », pour la rendre plus loyale, à l’effet de se lancer dans l’investissement, au double plan continental et international.  En somme, notent les intervenants, le secteur économique constitue l’un des principaux axes, pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, étant la base du développement national.

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