Un débit tortuesque
La connexion à l’internet fait encore des siennes
Dire que l’internet est entré dans les mœurs des Algériens est un truisme. Les efforts déployés depuis plus d’une décennie par les pouvoirs publics pour démocratiser, dans le sens de sa vulgarisation, ce nouveau moyen de communication, sont, en effet, palpables, importants et soutenus.
Ils se sont traduits par une augmentation régulière, d’année en année, du nombre d’abonnés qui y souscrivent. Selon le rapport d’activité de l’ARPT (Agence de régulation de la poste et des télécommunications) pour l’année 2016, rendu public en mars dernier, la télé-densité internet globale, en clair, le pourcentage de personnes connectées à l’internet par rapport au nombre totale de la population, était, au 31 décembre 2016, de 71,17%.
Ce qui, en termes chiffrés, signifie qu’à cette date plus de 29 millions d’Algériens – 29 539 000, pour être plus précis – avaient une connexion à l’internet.
Un nombre qui prend toute sa signification quand on sait qu’une année auparavant, soit au 31 décembre 2015, il n’était que de 18 947 000 abonnés, soit une télé-densité de (seulement) 46,9%.
L’importance et la rapidité de l’évolution dans le domaine transparaît encore plus nettement quand l’analyse s’étend sur une période plus longue. Celle-ci révèle, en effet, que la télé-densité internet globale était en 2004 de seulement 4,63% avant de grimper, en 2011, à 11,23% puis d’atteindre, comme indiqué ci-dessus, les 46,9% en 2015 et les 71,17%, l’année dernière.
Toujours dans l’objectif de clarifier nos propos, il y a lieu de signaler que l’expression télé-densité internet globale englobe aussi bien les abonnés qui ont souscrit à l’internet fixe (ADSL) qu’à celui mobile (G2, G3 et G4). Au 31 décembre 2016, ils étaient 2 859 157 comptabilisés dans la première catégorie (internet fixe) et 26 679 543 à l’être dans la seconde (internet mobile).
Au vu de tout ce qui précède, il ne fait aucun doute que les avancées de l’Algérie dans le domaine sont remarquables. Surtout qu’elles ont été réalisées en un laps de temps relativement court.
Ce dont nul ne peut en disconvenir sous peine de paraître de mauvaise foi. Sauf qu’un tel constat positif ne peut aucunement cacher les multiples défaillances qui continuent de marquer son fonctionnement. La plus visible, parce qu’elle est directement et rapidement ressentie par les abonnés, a trait à la qualité des prestations fournies.
Et pour être plus précis, à l’irrégularité du débit du signal. Qui fait que, pour un grand nombre d’internautes, naviguer sur le web est devenu tout sauf une partie de plaisir. Aux fréquentes baisses de débit s’ajoutent, en effet, des coupures de connexion même si ces dernières sont, dans la plupart des cas, de courtes durées. Fait aggravant, dans les deux cas, aucune explication satisfaisante sur ce qui motive les unes et les autres, n’est fournie aux abonnés qui la demandent.
Tous ceux des abonnés – à l’internet fixe, il faut le préciser parce que c’est dans cette catégorie que les problèmes susmentionnés se produisent le plus souvent – avec lesquels nous nous sommes entretenus de ces fastidieux, parce que récurrents, problèmes, n’ont pas manqué de pointer, à ce propos, un doigt accusateur en direction des agences Actel d’Algérie Télécom.
Pour nos interlocuteurs, ces dernières ont trop tendance à oublier leur rôle d’accompagnement, de renseignement et d’aide aux abonnés pour ne devenir que des espaces où les gens viennent régler leurs factures (de téléphone et d’internet).
Faut-il préciser que cette déplorable situation, en plus de pénaliser les internautes, parmi lesquels beaucoup utilisent le web pour des raisons professionnelles, décrédibilisent sérieusement les immenses efforts, fournis toutes ces dernières années par les pouvoirs publics, visant à vulgariser le plus possible au sein de la société algérienne ce nouveau et révolutionnaire moyen d’information et de communication. Et dans le même temps, contrecarre sérieusement la concrétisation de l’objectif annoncé par ces mêmes pouvoirs, d’aller résolument vers une société de communication. Qui est la société de demain partout dans le monde.