
Poursuivant sa visite de trois jours en Turquie, entamée dimanche dernier, le président de la République, M Abdelmadjid Tebboune, s’est rendu, hier au mausolée du fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, à Ankara, comme il a visité le musée des documents et des objets personnels de l’ancien président.
Une virée hautement symbolique, qui vient sceller la qualité des relations entre Alger et Ankara. Le Chef de l’Etat a également eu des discussions bilatérales en tête à tête avec le président Erdogan, au complexe présidentiel avant d’être élargies aux ministres et responsables des deux pays.
A l’issue des discussions, il a été procédé à la signature d’accords et de mémorandums d’entente pour le renforcement de la coopération entre l’Algérie et la Turquie dans plusieurs domaines.
Accompagné, lors de sa visite d’une importante délégation ministérielle composée des ministres des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, de l’Energie et des Mines, de l’Industrie, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, du Tourisme, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du ministre délégué chargé des micro-entreprises et du ministre délégué chargé de l’économie de la connaissance et des startups, le président Tebboune s’est par ailleurs entretenu avec les représentants de la communauté algérienne en Turquie.
Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a écouté les préoccupations et propositions des représentants de la diaspora et répondu à leurs interrogations concernant la situation en Algérie et l’état des relations algéro-turques.
Mettant en avant l’importance des relations entre les deux pays, le Président de la République a affirmé que les relations entre l’Algérie et la Turquie sont « très solides à tous les niveaux, notamment sur les plans économique, politique et historique ». Le Président Tebboune a affirmé que sa visite en Turquie était « nécessaire », notamment au regard du développement remarquable des relations bilatérales au cours des deux dernières années, mettant en avant la disposition de l’Algérie à « développer les relations avec la République de Turquie, pays frère, à des niveaux supérieurs ».
Il convient de rappeler que la Turquie arrive en première position en termes d’investissements en Algérie atteignant plus de 4 milliards USD avec un volume des échanges commerciaux oscillant entre 4 et 5 milliards USD par an. Le Président de la République a relevé, à cet égard, la volonté du Président turc Recep Tayyip Erdogan ainsi que l’ensemble des responsables turcs à œuvrer de concert avec l’Algérie pour augmenter la valeur des investissements et à accéder au marché africain.
S’agissant de la situation économique de l’Algérie, le Président Tebboune a tenu à rassurer les membres de la communauté nationale établie en Turquie quant à « l’amélioration de la situation financière du pays », ce qui a permis de s’éloigner de l’endettement extérieur auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). M Tebboune a, par ailleurs, fait état d’une amélioration du niveau des réserves de change qui dépassent 42 milliards USD cette année, et de l’enregistrement d’un excédent de la balance commerciale atteignant 1,5 milliard USD en 2021.
Affirmant, dans ce sens, que la politique de relance de l’économie nationale se poursuivra sur des bases solides pour augmenter la production nationale et les exportations et réduire les importations, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie avait réussi en 2021 à augmenter la valeur des exportations hors hydrocarbures à plus de 5 milliards USD, une première depuis 25 ans.
L’Algérie œuvre, poursuit le Président Tebboune, à porter la valeur des exportations hors hydrocarbures à 7 milliards USD en 2022, appelant, à cet effet, la communauté nationale à contribuer au développement de l’économie nationale et à investir dans la création de la richesse.
Au plan politique le président de la République a évoqué l’initiative de rassemblement qu’il a lancé, qualifiée de « nécessaire pour la création d’un front interne soudé ». Il a annoncé, à cette occasion, la tenue dans les semaines à venir d’une « rencontre inclusive des partis politiques », et ce, suite aux rencontres individuelles tenues récemment avec les chefs de partis, relevant que ces rencontres avaient permis de débattre et d’évaluer plusieurs questions.
Par Arezki Louni