Un nouveau « souffle » pour les cités AADL ?

Par Arezki Louni
Livrées à elles mêmes, les cités AADL à travers le pays se sont transformées en de véritables taudis. Des cités dortoirs où prolifèrent toutes sortes de fléaux sociaux, de trafics et d’anarchie dans la gestion des parties communes.
Une virée à la cité AADL Bab Ezzouar 1 ou de Sidi Abdallah suffi pour constater de visu cette situation on ne peut plus préoccupante. En plus du manque d’hygiène et des pannes récurrentes des ascenseurs, les locataires ne savent pas où donner de la tête. Leurs requêtes auprès des directions concernées (Boumaâti, Ain Naadja et la Direction générale sise à Said Hamdine) n’ont pas suffi pour changer la donne. En vue de rendre quelque peu vivables, le Directeur général de l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) Tarek Belaribi et le Directeur général de l’ANSEJ, Bououd Mohamed Cherif, en présence des cadres des deux institutions et du Directeur général de l’entreprise « Gest Immo », ont signé, mercredi, une convention permettant aux micro-entreprises de participer aux actions de gestion des citées « AADL 2020 » pour une durée de quatre ans. Cette convention s’inscrit dans le cadre de l’accord-cadre signé le 12 novembre dernier entre le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la micro-entreprise relatif à l’encouragement et au soutien des micro-entreprises, à accéder à la demande publique et à bénéficier de la sous-traitance dans le cadre de projets à caractère public dans le secteur de l’habitat. Cette convention qui n’est en réalité qu’une relance d’un ancien projet datant de 2015, vise l’amélioration des prestations et la promotion de la qualité de la gestion des sites de l’AADL après les multiples doléances reçues par l’Agence de la part de citoyens. Ces micro-entreprises seront mobilisées dans les domaines du nettoyage, du suivi et de l’entretien, dans le cadre de la concrétisation d’une nouvelle vision adoptée par les deux ministères en matière de gestion des citées AADL. L’opération a d’ores et déjà démarré pour les cités livrées en 2020 et sera étendue ultérieurement à toutes les autres afin que les cités AADL à travers le territoire national soient gérées in fine par des entreprises Ansej, a précisé M. Belaribi dans une déclaration conjointe avec le directeur général de l’Ansej, à l’issue de la signature de la convention. Cependant, selon le même responsable, impliquer des entreprises Ansej ne veut pas dire renoncer au rôle de la société GEST.IMMO AADL, filiale de l’AADL chargée de la gestion immobilière. Il s’agit plutôt de créer une synergie entre les deux parties pour assurer de meilleurs services de gestion de ces cités, a-t-il expliqué. Cet accord permet de mettre au service de l’AADL de nombreuses activités relevant des micro-entreprises qui assurent un travail de qualité pour permettre aux habitants des cités de vivre dans de meilleures conditions. A noter qu’en septembre 2015, un accord a été conclu entre le ministère de l’Habitat, celui du Travail et l’UGTA, permettant la création de groupements d’entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l’emploi de jeunes ANSEJ et CNAC pour la gestion des citées AADL. Une vingtaine d’entreprises avaient alors conclu des contrats avec l’AADL pour la gestion des cités de logement. Un projet qui a été annulé aussitôt annoncé, puisque quelques jours seulement après le début du déploiement des jeunes de l’Ansej, l’opération a été annulée sans aucune explication. Cependant, pourquoi privilégier les cités AADL réalisées récemment, alors que celles datant de plus d’une décennie et qui pataugent dans une situation dramatique sont abandonnées ?