Par Abdelkader Mechdal
Le potentiel agricole non exploité dans une seule wilaya du pays, comme Tlemcen, est capable de générer des revenus à un niveau qui donne le vertige, puisque selon des professionnels du secteur dans cette région de l’extrême Nord-Ouest, les capacités de l’agriculture peuvent atteindre quelques 50 milliards de dollars de chiffre d’affaire, dépassant même les estimations officielles concernant le produit de toute l’agriculture du pays ne dépassant pas les 25 à 30 milliards de dollars, chose qui ne peut pas rester sans valorisation au temps de la construction de la nouvelle économie.
Voilà des chiffres qui font rêver, qui démontrent pour ceux qui veulent en savoir, de la légitimité d’avoir cet espoir de réorganiser l’économie nationale sur de nouvelles bases qui mèneront certainement à la consolidation des revenus du pays hors hydrocarbures. Ce qui fait la richesse de la région de Tlemcen, c’est cette diversité de la production agricole qui se base sur des cultures maraîchères et de fruits de toute saison, avec des moyens de couverture de la demande non seulement nationale, mais aussi de passer facilement vers l’exportation. Le facteur de production le plus favorable du secteur est l’existence de terres fertiles comme premier facteur facilitant d’atteindre des niveaux de rentabilité élevés, une fois l’exploitation arrive à des niveaux d’optimisation, c’est-à-dire à ceux qui permettent la minimisation des coûts, et delà, arriver à récompenser les producteurs en maximisant leurs profits.
Encore, la mobilisation du deuxième facteur de production, qui est la main-d’œuvre, est possible du fait que le nombre de chômeurs dans la région concernée est aussi élevé que ce qui est enregistré au niveau national, en arrivant à des taux avoisinant les 30% pour les jeunes qui constituent en réalité un réservoir inestimable de main-d’œuvre, idéale pour le travail dans l’agriculture. Cette jeunesse, qui aura besoin de formation adaptée à l’exigence de l’augmentation de la productivité, surtout pour les cultures qui auront à se baser sur les nouvelles techniques d’organisation et de production agricoles, est une autre chance pour passer à des niveaux élevés du chiffre d’affaires de tout le secteur.
Cela dit, on se pose la question sur la cause de l’incapacité de la réalisation de telles performances ? Là, les professionnels de la région de Tlemcen considèrent que la contrainte principale est en relation avec le manque d’eau qui puisse être utilisée pour l’irrigation et demandent à ce que les autorités publiques interviennent pour proposer des solutions, dont le dessalement de l’eau de mer. Dans ce cadre, même si une station sera construite et dédiée exclusivement à l’agriculture, les autorités pourront à travers le résultat en chiffre d’affaires de l’activité, recouvrer son argent une fois l’exploitation est effective. Que ça soit dans le cadre d’une intervention purement publique, ou en associant le privé national ou étranger dans le financement de la réalisation de la station de dessalement, il sera aisé de recouvrer les coûts des investissements à consentir, ce qui créerait une opportunité certaine pour que tous les intervenants puissent toucher le profit, et constituer un pôle agricole régional qui tirerait l’économie des wilayas de l’ouest du pays toutes entières, ce qui permettra de renouer avec les objectifs réalisables liés au développement durable.
