Un préjudice de 18 milliards de DA pour le Trésor public

Par Zahir Radji
Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, a relevé avant-hier à Alger le coût des subventions accordées par l’Etat exclusivement à l’électricité et du gaz.
Ces subventions sont estimées à 18 milliards de DA. Une somme importante et qui pèse lourdement sur le budget de Trésor public déjà asphyxié financièrement.
«L’ensemble des subventions étatiques concernant l’électricité et le gaz dans le cadre du soutien du pouvoir d’achat du citoyen a coûté au Trésor public en 2019 près de 18 milliards DA», a-t-il souligné dans sa réponse aux questions des députés au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Cette facture risque de s’alourdir durant les prochaines années, notamment suite à la hausse inquiétante de la consommation interne. A titre d’exemple, le niveau de consommation nationale de gaz naturel devrait atteindre près de 50 milliards de mètres cubes, soit le même volume exporté. Ceci dit, l’Algérie est en train de perdre des devises en plus, tout en sachant que les prix appliqués, notamment pour le gaz naturel, sont loin du coût réel de production. «La moyenne du prix de l’unité de gaz naturel sur le marché national s’élève à 0,28 dollar/unité, tandis que celui-ci est cédé par l’Algérie à l’international à hauteur de 5 dollars», a détaillé M. Arkab. Des experts estiment que seule l’augmentation à la hausse des prix du gaz et de l’électricité produite à 98% par le gaz naturel peut freiner la consommation et réduire le gaspillage. Dans le plan d’action du gouvernement, la question est prise en charge à travers la mise en place de nouveaux mécanismes allant vers le mix énergétique et la généralisation de l’exploitation des énergies renouvelables (EnR). C’est le seul moyen pour maintenir le niveau des prix pratiqués actuellement et augmenter nos exportations en gaz naturel. En effet, le gouvernement est à la recherche d’un nouveau modèle de consommation.
Répondant, par ailleurs, à la question du député Mohamed Guiji (Rassemblement national démocratique), concernant la nécessité de revoir les prix de l’électricité et de gaz pour les wilayas du Sud et les Hauts-Plateaux, M. Arkab a rappelé les avantages accordés par l’Etat à ces régions pour soutenir leur pouvoir d’achat à travers le subventionnement énergétique. Il a cité notamment la subvention partielle des factures d’électricité au profit des consommateurs de moyenne et basse intensité au profit des foyers et des activités agricoles au niveau de 10 wilayas du Grand Sud. Le ministre a ainsi rappelé que la subvention des factures d’électricité atteint 65% au profit des familles et des agriculteurs dans la limite de 12 000 kWh par an et 25% au profit des activités économiques dans la limite de 200 000 kWh par an.
«De plus, les citoyens des trois wilayas des Hauts-Plateaux que sont Djelfa, El-Bayadh et Naâma, bénéficient de la subvention de l’électricité dans la limite de 10% au profit des consommateurs de basse et de moyenne intensité», a-t-il expliqué.