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UNE APPROCHE DE LA TRANSFORMATION DURABLE DE L’ECONOMIE

Par : KHELFAOUI Mounia et KADI Nadjat

Repenser l’économie dans le contexte du développement durable consiste à mettre en cohérence les aspects sociaux environnementaux et économiques du développement. C’est un développement qui aspire à relever des défis pour l’instauration d’un nouveau modèle de développement économique de société. Ainsi, le développement durable est un concept multidisciplinaire intégrant les différents profils du développement. L’un des principaux aspects c’est le progrès social dont l’objectif est le développement humain qui tente de réduire la pauvreté et les inégalités, de partager équitablement les revenus et les services, d’accéder à tous les droits, à la santé, à la sécurité et à l’inclusion sociale. Ainsi définis, ces principes interprètent le concept de « l’économie sociale » qui représente l’une des alternatives permettant de transformer l’économie d’une manière durable. Notre article s’interroge sur le degré de contribution de l’économie sociale dans la transformation économique durable. On essaiera de mettre en évidence l’interaction entre les deux concepts et de montrer que le développement durable conditionne l’existence de l’économie sociale pour aboutir à une transformation économique durable.

Introduction 

 Repenser l’économie dans le contexte du développement durable consiste à mettre en cohérence les aspects sociaux environnementaux et économiques du développement. Il aspire à relever des défis pour l’instauration d’un nouveau modèle de développement économique donc de société. Ainsi, le développement durable est un concept multidisciplinaire intégrant les différents profils du développement. L’un des principaux aspects c’est le progrès social dont l’objectif est le développement humain qui tente de réduire la pauvreté et les inégalités, de partager équitablement les revenus et les services, d’accéder à tous les droits, à la santé, à la sécurité et à l’inclusion sociale. Des initiatives d’organisations privées (entreprises privées, coopératives, associations, mutuelles ou fondations) qui ont pour finalité de concilier activité économique et équité sociale ont été entreprises depuis les années 90. Sans être exhaustives, on cite des initiatives partout dans le monde que Favreau (2003) mentionne dans son article qui porte sur l’économie sociale, l’éthique et la mondialisation. « […] la «Grameen Bank» (Bangladesh) qui a développé un système de microfinancement pour venir en aide aux familles les plus démunies (petits prêts pour le démarrage de microentreprises), aux cuisines collectives latino-américaines ou aux tontines africaines. Que l’on pense, dans les pays du Nord, aux services de proximité et aux Régies de quartier en France, aux coopératives sociales en Italie, aux coopératives de travail associé en Espagne ou aux agences de développement communautaire québécoises ou américaines ». Elles ciblent le bien être de la communauté en répondant aux besoins de ses membres, à promouvoir la solidarité, l’entraide et la démocratie. Ainsi définis, ces principes interprètent le concept de « l’économie sociale » qui représente l’une des alternatives permettant de transformer l’économie d’une manière durable. L’économie sociale a trouvé les réponses aux exigences de la société contemporaine à travers différentes mesures : commerce équitable, épargne solidaire, initiatives sociales dans le domaine de la protection de l’environnement, de la lutte contre les exclusions ou de l’égalité des chances. Elle adhère à des principes prônant la recherche d’une utilité collective, la non lucrativité ou la lucrativité limitée dans la mesure où les investissements sont réinvestis au service du projet collectif. Un rapprochement entre les deux concepts s’est construit suite à la montée des exigences de responsabilisation des acteurs, la force et l’évolution des spécificités de l’économie sociale sans oublier de désengagement de la « sphère » publique qui a laissé le champ libre à la concurrence des autres secteurs (Cretieneau, 2010, p.37). Ainsi, l’économie sociale est une approche du développement durable qui traduit certains de ses principes, elle accompagne intrinsèquement tous les bouleversements qui interviennent durant l’évolution du développement durable dans la société. Notre article s’interroge sur le degré de contribution de l’économie sociale dans la transformation économique durable. On essaiera de mettre en évidence l’interaction entre les deux concepts et de montrer que le développement durable conditionne l’existence de l’économie sociale pour aboutir à une transformation économique durable.

  • L’Economie Sociale : Genèse et naissance d’un tiers secteur

 Le concept économie sociale désigne une économie ni publique, ni privée capitaliste (Defalvard, 2013, p.2). La genèse de ce concept date du XIX siècle1 quand le progrès qui a accompagné la révolution industrielle s’est avéré inhumain. Il réunit deux locutions indissociables en pratique « économie et social » qui s’insère l’une dans l’autre pour se compléter. 

  • Genèse de l’économie sociale : 

L’histoire de l’économie sociale remonte aux formes les plus anciennes des associations » (Defourny, 2017, p.2) lorsque les couches laborieuses de la société ont commencé à se sentir menacées par le développement effréné des richesses dans la société. A cet effet, le malaise se fait sentir et un courant de pensée apparait en ayant pour ambition de renouer l’économie et la « morale » dans les années 1830 (Azam, 2003, p.152). Dans son analyse Azam s’est référé à l’ouvrage de l’économiste libéral Dunoyer de 18462 : « Nous ne voulons pas voir combien sont encore imparfaits les peuples qui ne sont qu’habiles, et combien se montrent plus habiles ceux qui sont devenus vraiment moraux. Nous ne sentons pas assez d’ailleurs qu’il n’est pas seulement question d’habileté, mais aussi de dignité, d’honneur, de puissance, de liberté ; et que si la liberté naît de l’industrie, elle naît surtout du progrès des mœurs particulières et de celui des relations sociales ». N’étant pas une science exacte, l’économie s’est laissée infiltrée par des réflexions qui ont forgé sa conceptualisation et l’ont rapprochée de plus en plus à une économie éthique. Nombreux sont les intellectuels socialistes de l’époque qui se sont prononcé en faveur de l’économie sociale : Claude Henri de Saint-Simon (1760-1825), Charles Fourier (1772- 1837), Pierre Joseph Proudhon (1809-1865) et Charles Gide (1847-1932) (Lasida, 2008, p. 2). Pour Saint-Simon3 l’entreprise doit être « au service de la collectivité et il faut confier la gestion de la production et du capital selon les compétences » )Ibid : (. Il est l’inventeur de quatre idées modernes : le positivisme, le socialisme, les théories de la communication et la sociologie (Journet, 2007). Ses idées reflètent bien son opposition à la propriété privée. Par contre Charles Fourier (inventeur du Fouriérisme) transpose la loi de la physique de Newton dans les relations humaines et bâtit une structure sociale composée d’individus « aux caractères différents et complémentaires, regroupés par combinaison des passions et qui mène à l’harmonie universelle. Il propose une transformation radicale de la société visant non seulement l’affranchissement du producteur mais aussi la libération des désirs des individus » (Brémand, 2009). Pour concrétiser ses idées il inventa une œuvre basée sur le « phalanstère ». Son principe c’est de réunir un groupe d’individus (producteurs et consommateurs) de tout âge, toute fortune et de différents caractères, dans une vie communautaire où est pratiquée librement la mobilité des activités. A la fin le capital et le profit sont équitablement repartis. C’est un système extrêmement efficace, même s’il ne dure pas dans le temps les résultats de cette recherche ont mis les bases pour une doctrine sociologique ou une « science sociale » ) Ibid :1(. Un peu loin des réflexions sur la société utopique, Proudhon consacre son œuvre au concept de « propriété ». Dans sa critique de la théorie de la propriété de Proudhon pour le socle, Abgrall (2016) affirme que le penseur a tiré au clair l’ensemble des significations que peut avoir la locution propriété, « notant la confusion qui y règne et les passions violentes qu’il suscite ». Il a répertorié trois types de propriétés : l’attribution , la possession et la propriété .

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