Une conseillère du ministre révèle les dessous

L’envolée des prix de la pomme de terre
Nadia Hedjeres, conseillère du ministre de l’Agriculture, affirme que 56 000 hectares de superficie agricole ont été exploités pendant l’arrière-saison pour la culture de la pomme de terre à travers le territoire national et notamment la wilaya d’El-Oued qui détient un programme important dans ce domaine avec 24 000 hectares.
La même source, qui s’exprimait dans le cadre d’une émission diffusée par la Chaîne Ennahar-TV, affirme que les circonstances de la culture de ce produit ont été favorables, nonobstant que pour la période de la récolte, il y a eu l’enregistrement de pluie considérable ce qui a empêché les agriculteurs de mener à bien leurs opérations de récolte.
Cette situation a été très complexe notamment durant le mois de décembre dernier du moment où ce mois-ci «représente un pic de la production mais la terre était trop mouillée et les agriculteurs n’ont pas pu récolter leurs produits d’autant plus que la pluie a été fortement enregistrée durant les mois de janvier et février» qui ont suivi, a ajouté la même source qui a été présentée comme étant chargée du dossier au niveau du ministère de l’Agriculture.
Cette situation a fait que la wilaya d’El-Oued était la seule du territoire national qui alimentait le marché algérien en pomme de terre pendant cette période et ce, jusqu’à la mi – février d’autant plus que le ministère de l’Agriculture est intervenu à travers un déstockage de 5 000 hectares sur le stock de régulation pour équilibrer les prix qui commençaient à connaître une envolée à ce moment-là.
Nadia Hedjeres affirme aussi que pendant le mois de février, il y a eu aussi un décalage dans la plantation de la pomme de terre saisonnière et cela dans un contexte où les agriculteurs se sont retrouvés dans une situation où ils devaient agir sur deux plans : récolter les produits de l’arrière-saison et planter ceux de la saison actuelle…C’est ce qui a engendré «une lenteur dans la récolte» de la pomme de terre.
C’est justement à cette période, où les agriculteurs étaient occupés avec leurs cultures, que «les spéculateurs ont profité pour stocker le produit» qui a été déjà récolté. Actuellement, il y a un travail qui se fait par des commissions d’inspection, dans différentes wilayas, et cela en coordination avec les services du ministère du Commerce, pour assurer une certaine abondance du marché, toujours selon les propos de la même conseillère auprès du ministre de l’Agriculture.
Ces commissions sont chargées d’inspecter toutes les chambres froides et aussi les hangars de stockage et ce, pour voir est-ce qu’il y a de la pomme de terre disponible et tenter de savoir pourquoi elle n’est pas sur le marché.
Pour ce qui est des professionnels de cette agriculture, la même source indique que les agriculteurs ont le droit de stocker mais aussi «le devoir de mettre ces produits sur le marché» quotidiennement pour que le citoyen puisse l’acheter dans de meilleures conditions.
La même responsable n’a pas manqué de dire que les services du ministère de l’Agriculture détiennent des prévisions de production de l’ordre de 1,7 million de tonnes de pomme de terre pour la tranche arrière-saison. Pour arriver à une situation équilibrée des prix, il faut que le marché soit alimenté avec 8 000 de tonnes par jour mais «les quantités qui existaient sur le marché n’étaient pas suffisantes pour équilibrer les prix».