Imène Toumi est directrice centrale de la communication au niveau de la direction générale d’Algérie Poste. Dans une interview accordée à «EL WASSAT », elle révèle tous les éléments qui ont mené à cette situation difficile de manque des liquidités dans les bureaux de poste.
Revenant d’abord sur la nature du problème de manque de liquidités, que pouvez-vous nous dire à ce propos ?
Imène Toumi : Il faut savoir que ce problème relève d’un caractère purement économique, il n’est pas propre à Algérie Poste. Si des citoyens pensent que c’est le cas, c’est parce que 70% des retraits d’argent dans notre pays se font à travers nos bureaux et nos structures.
Mais parfois les queues devant les bureaux de postes prennent une proportion très importante au point où les clients peinent à trouver des explications tangibles ?
C’est parce que ce phénomène est lié notamment au programme de versements des pensions de retraite. Ce versement se faisait avant sur une durée de 4 jours chaque mois, mais cette période a été étendue pour 9 jours afin d’améliorer les choses et ce, suite à une convention signée entre Algérie Poste et la Caisse nationale des retraites (CNR).
Ce que je peux dire également à cet effet, c’est que cette disposition a atténué le phénomène des files d’attente mais sans l’éradiquer complètement du fait que les retraités dans notre pays agissent avec une mentalité qui consiste à retirer l’argent le même jour du versement des retraites, et avec le nombre de 3 millions de retraités qu’on a au niveau national je vous laisse imaginer l’impact de ce comportement.
Y a –t- il également d’autres éléments que vous pouvez nous étaler dans ce sillage?
Oui, il s’agit d’une autre habitude qui consiste à refuser une disposition que l’entreprise a mise à la disposition des retraités pour les protéger contre la Covid-19 mais sans qu’ils l’utilisent pour autant.
Cette disposition porte le nom de «dérogation du client», elle consiste à déroger une autre personne pour retirer de l’argent et bien que cette disposition est sûre du fait qu’elle ne peut être opérée qu’une seule fois et non pas d’une façon permanente, nous avons remarqué beaucoup d’abstention à son application.
Certains font état de l’absence de l’utilisation du e-paiement comme étant un facteur qui a aggravé la situation, cela est-il vrai ?
Là, vous êtes en train d’aborder un autre problème qui est lié directement à la culture de la consommation dans notre pays. Dans les pays développés, l’usage du e-paiement est très vaste, une chose qui ne s’applique pas dans notre pays où c’est l’utilisation du cache qui y prévaut..
Je saisis l’occasion pour adresser un appel aux citoyens en vue d’adopter les dispositions numériques lancées par Algérie Poste en leur faveur, cela va leur faire gagner du temps et de l’effort.
Pensez-vous qu’ils sont suffisamment informés sur ces nouvelles dispositions ?
Je tiens à vous faire savoir que notre établissement a changé positivement sa politique de publicité à l’égard de ces produits en vue de leur assurer un meilleur marketing. Tout ça parce que nous avons remarqué que leur abstention à utiliser les nouveaux produits relève de l’ignorance, à cet effet, nous ne manquons pas d’utiliser les plateformes numériques ainsi que la participation dans les différents salons et expositions.
Interview réalisée par Meriem Khemissa
Traduction : Aziz.Latreche