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Urgence de revoir tout le système économique

Par Zahir Radji 

Tous les voyants économiques sont en rouge. Réduction des ressources financières, Inflation galopante, perte d’emplois, des entreprises en difficultés, un franc social en effervescence, sont autant de frémissements annonciateurs de situations de crises imminentes. Une situation qui ne tolère pas plus d’attente.

 

Les autorités sont appelées à agir vite avant que le temps ne nous dépassent, a averti l’économiste Ould Moussa. Précisant que les difficultés de notre économie sont structurelles et non conjoncturelle, l’économiste qui s’exprimait hier sur les ondes de la radio nationale « Chaîne III» a tiré la sonnette d’alarme, en conseillant de  « lancer rapidement de véritables et profondes réformes». Ould Moussa a déploré au passage qu’en dépit des chocs économique que notre pays a subi durant les trois dernières décennies, «nous continuions toujours à maintenir le même système économique. On ne retient pas la leçon».

Durant toute cette période « les années blanches», on a rien changé depuis des années d’un iota le modèle de croissance, du modèle de développement, de la façon de créer de la valeur, de la façon de créer de la richesse, de la façon de collecter de l’épargne, de la façon d’investir, des choix stratégiques importants qui sont générateurs de progrès, d’intégration économique et de reconquête du marché intérieur.

Aujourd’hui, dira-t-il, on paye la facture de « la cécité économique » occasionnée par la politique de la rente et la disponibilité de la manne de ressources financières dépendant du prix du baril de pétrole.

Nuançant qu’il y a une différence entre l’urgence et la durée, l’économiste a expliqué que dans l’urgence «c’est les mesures palliatives et pour cela il faut avoir des ressources, de l’organisation de l’économie, faire l’inventaire, avoir les hommes», ajoutant qu’il faut aussi des objectifs pertinents, une organisation performante et des hommes engagés et compétents qui sont prêts à s’inscrire dans la durée.

Selon l’intervenant cet inventaire permet de voir les capacités et les attentes tout en sachant que la stabilité politique commence par la stabilité sociale. Car au-delà des revendications politiques on peut trouver des solutions mais les revendications sociales c’est des réponses économiques. « Et pour répondre à ces revendications, les solutions palliatives n’ont plus cours. Les questions sociales ne peuvent être résolues sans la création de richesse et de l’emploi », relève-t-il.

Et de regretter que l’on s’attarde sur la création des conditions idoines de l’économie de la connaissance qui est une économie extrêmement complexe et sensible aux variations aux inepties de l’écosystème.

Pour rattraper cet immense retard sur l’agenda économique à mettre en route, Ould Moussa  a souligné qu’« il ne faut pas restaurer que le ministère de plan, comme un outil efficace, mais il faut aussi restaurer la prévision : le calcul économique, la planification et la capacité d’évaluer nos besoins  sur plusieurs années tout en évaluant nos moyens ».

Se disant rassurant, l’intervenant temporise par «même si nos ressources sont actuellement maigres, il est toujours possible de faire relancer notre économie. Il faut juste faire des réformes, mais des réformes basées sur le diagnostic de la réalité. « Il faut optimiser nos ressources par le principe de l’efficience », fait-il savoir.

Les ressources, dit-il, sont évaluées par rapport aux objectifs et non pas évaluées ex nihilo dans l’absolu précisant qu’« il faut savoir adapter nos compétences à notre économie ». La compétence, explique-t-il, crée la richesse oui, mais dans une économie rentière, la compétence était chez nous subversive, soulignant que « souvent ceux qui étaient compétents étaient contre les politiques de la rente». Pour une relance bien pensée il faut, suggère-t-il, passer par l’établissement d’un inventaire qui, de plus n’a jamais été fait en dépit des chocs subis depuis celui en 1986. 

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