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Valorisation des minerais verts : une opportunité pour l’Afrique de stimuler son PIB et créer des emplois

Un rapport récent met en lumière le potentiel de l’Afrique pour augmenter son taux d’électrification et stimuler la production de technologies d’énergies renouvelables grâce à une meilleure exploitation des chaînes de valeur des minerais de transition. Selon le document publié le 4 septembre 2024 par Publish What You Pay (PWYP), le continent pourrait accroître son PIB de 24 milliards de dollars par an et générer 2,3 millions d’emplois en se positionnant sur les segments en aval, notamment la conception et la fabrication de technologies vertes.

L’Afrique possède une abondance de ressources minérales cruciales pour la transition énergétique mondiale, telles que le cuivre, le lithium et le cobalt. Par exemple, la République démocratique du Congo (RDC) détient 60 % des réserves mondiales de cobalt, un composant essentiel des batteries lithium-ion. Avec la transition vers des économies à faibles émissions de carbone, la demande pour ces minerais devrait croître de manière exponentielle.

Cependant, malgré cette richesse naturelle, la majorité des minerais africains sont exportés à l’état brut, captant ainsi peu de valeur ajoutée. Actuellement, seulement 2 % des exportations de minerais verts profitent à l’Afrique. Le rapport souligne que cette situation pourrait changer si les gouvernements africains investissent dans la transformation locale des minerais.

Opportunités de développement économique

Le raffinement et la transformation des minerais sur le continent offrent un levier économique puissant. Par exemple, en 2022, le cuivre raffiné exporté par l’Afrique a rapporté le double de certains cuivres non raffinés. Toutefois, le véritable potentiel de valeur ajoutée se trouve dans la fabrication de produits finis, comme les batteries pour véhicules électriques ou les panneaux solaires.

Pour maximiser ces avantages, l’Afrique doit développer des politiques industrielles collaboratives. Cela implique d’encourager la transformation des minerais sur place, d’adapter les infrastructures, et de renforcer les compétences locales. En s’engageant sur cette voie, les gouvernements africains peuvent non seulement améliorer leurs exportations, mais aussi répondre aux besoins énergétiques locaux. Environ la moitié de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité, et la fabrication de technologies énergétiques propres pourrait contribuer à pallier ce déficit.

Une intégration régionale essentielle

Le rapport insiste également sur l’importance de l’intégration régionale à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Cette initiative pourrait permettre aux pays africains de se spécialiser dans les segments de la chaîne de valeur où ils sont les plus compétitifs, et d’accéder aux matières premières à des coûts moindres.

Les modélisations du PWYP montrent que l’Afrique pourrait profiter de 32 milliards de dollars d’exportations annuelles si elle parvient à se positionner sur les segments en aval de la chaîne de valeur. Parmi les pays les mieux placés pour capter ces opportunités, on retrouve la RDC, l’Afrique du Sud, le Soudan, la Zambie et la République du Congo, qui concentrent 90 % du potentiel de croissance des exportations de minerais transformés.

Respect des engagements internationaux

Enfin, le rapport appelle les partenaires internationaux à ne pas faire pression sur les pays africains pour qu’ils renoncent à leurs politiques industrielles visant à soutenir la transformation locale des minerais. Au contraire, ces partenaires sont invités à respecter leurs engagements en matière de transfert de technologies et de financement pour soutenir l’émergence des industries vertes en Afrique.

Avec une stratégie industrielle adaptée, le continent africain pourrait non seulement renforcer son économie, mais aussi contribuer de manière significative à la transition énergétique mondiale tout en répondant aux besoins énergétiques de sa population.

 

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