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Vers le plafonnement des marges bénéficiaires

Par Zahir Radji

S’inscrivant dans la démarche du gouvernement pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages, un nouveau projet de loi pour le plafonnement des marges bénéficiaires pour les produits de base est en cours d’élaboration. L’annonce a été faite par  le ministre du Commerce, et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig. 

 

A cet égard, M. Rezig qui s’exprimait lors d’une séance plénière à l’APN consacrée à la réponse des questions orales, a indiqué que la loi en vigueur ne permet pas de plafonner les marges bénéficiaires, affirmant qu’une fois ce projet de loi est adopté, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations aura le droit, en collaboration avec d’autres secteurs de plafonner les marges bénéficiaires des produits de base. S’agissant de la flambée des prix, le ministre a déclaré que «cette question ne concerne pas seulement l’Algérie, étant un phénomène qui touche tous les pays du monde en raison de la pandémie mondiale qui a provoqué la flambée des prix et l’inflation». 

Il a expliqué, à titre d’exemple, que la production agricole locale nécessite l’importation de matières premières et complémentaires de l’étranger, ce qui entraîne une augmentation des prix de certains produits, ajoutant que «le marché algérien connaît des déséquilibres depuis des décennies». Dans ce sens, il a rappelé que le gouvernement œuvrait «sérieusement» à une organisation scientifique et technique du marché à la faveur d’un cadre juridique organisé. 

Concernant la facturation, le ministre a affirmé qu’il s’agissait d’une «mesure nécessaire» pour pouvoir plafonner les prix, ajoutant que cette question sera abordée «patiemment» en concertation avec les agriculteurs et les commerçants. Le ministre a indiqué en outre que «le changement du modèle chaotique du marché ne peut être opéré du jour au lendemain, mais plutôt aux moyen et long termes jusqu’à ce que le marché soit organisé en termes de facturation et de plafonnement des marges bénéficiaires». Questionné sur ce projet de loi, l’expert en économie, Hamza Boughadi a indique que le problème n’a jamais été une question de loi ou réglementation, mais plutôt un problème de gestion. Une déclaration qui résume la situation lamentable dans laquelle se trouve nos marchés. Actuellement, l’anarchie et la multiplication des intervenants, notamment les intermédiaires sont les prédominants. Ceci a rendu très difficile de maitriser la chaine de distribution et des prix. Pour notre intervenant, ce projet de loi pour qu’il soit juste et correcte doit répondre à des certaines  problématiques. En effet, il est recommandé l’adaptation de l’impôt pour certaines activités objet de ce plafonnement. À titre d’exemple : «On ne peut pas exiger par exemple des TAP, IBS et IRG à 26% de bénéfice et ce marchand ou producteur est soumis à un plafonnement de 10% de marge seulement», précise-t-il. Ainsi, il a plaidé pour l’application de cette loi uniquement sur les produits de large consommation notamment les produits subventionné, tout en mettant des mécanismes équitables. «Si on applique un plafonnement à des produits non subventionné ça sera désastreux vu que c’est tuant pour toute volonté d’investir ou concurrence et même investissement étranger (ça contredit le premier principe de l’économie libre et le capitalisme du marché», conclut-il.

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