Le transport aérien, bien qu’il ne représente qu’entre 2 et 3% des émissions de CO2, est de plus en plus concerné par les enjeux de neutralité carbone, surtout à mesure que les autres secteurs décarbonisent. Avec l’objectif ambitieux de l’OACI de parvenir à des émissions nettes nulles d’ici 2050, l’aviation est confrontée à des pressions croissantes, notamment en Afrique où la production de carburant d’aviation durable (SAF) est encore à ses débuts.
Selon un rapport du World Economic Forum intitulé « Financing The Airports Of Tomorrow : A Green Transition Toolkit », une des solutions unanimement retenues pour réduire l’empreinte carbone de l’aviation est l’adoption du SAF en remplacement du kérosène fossile. Alors que des progrès significatifs ont été réalisés en Occident, l’Afrique est confrontée à plusieurs défis malgré les opportunités offertes par le continent.
Contrairement à d’autres options comme l’hydrogène ou l’énergie électrique, le SAF est actuellement le principal carburant alternatif utilisable pour les avions sans modification préalable des moteurs. Cependant, sa production reste largement insuffisante à l’échelle mondiale et quasiment inexistante en Afrique. Des compagnies telles que Royal Air Maroc et Kenya Airways ont réalisé des vols réussis avec du SAF, mais la production sur le continent reste embryonnaire.
Le potentiel de production de SAF en Afrique est énorme, avec des ressources telles que l’huile de cuisson usagée et la production de canne à sucre pouvant être exploitées. Cependant, la production à grande échelle doit être planifiée minutieusement pour éviter les impacts négatifs sur l’agriculture et l’environnement.
Des solutions pour relever ce défi incluent l’engagement des compagnies à intégrer progressivement le SAF dans leur mix de carburants, des incitations financières pour les investisseurs et des partenariats public-privé pour mobiliser les capitaux nécessaires à la production à grande échelle. Toutefois, il est crucial de veiller à ce que ces initiatives soient menées de manière durable et responsable, en tenant compte des risques potentiels pour l’environnement.
En conclusion, l’Afrique fait face à un défi majeur mais aussi à d’importantes opportunités dans la transition vers des carburants d’aviation durables. Une collaboration étroite entre les gouvernements, les compagnies aériennes et les investisseurs sera essentielle pour réaliser pleinement ce potentiel tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles du continent.
