Vers une université algérienne connectée et entreprenariale : Les grandes réformes en marche
L’université algérienne amorce un tournant décisif vers la numérisation et l’entrepreneuriat. C’est ce qu’a affirmé Ali Choukri, Directeur Général des enseignements au ministère de l’Enseignement supérieur, ce mardi, lors de son intervention à l’émission « L’invité du jour » sur la chaîne 3 de la Radio Algérienne. Il a mis en avant la nouvelle gouvernance qui se met en place, qualifiant ce modèle d’« université entreprenariale ».
M. Choukri a souligné que cette réforme vise à créer un environnement favorable à la production de richesses, à la création de start-ups et de micro-entreprises. Concrètement, 23 établissements, dont 8 écoles supérieures et 15 universités, ont été choisis pour mener à bien cette transition vers l’Université 4.0 (U4.0), intégrant toutes les spécialités.
Ces établissements sont engagés dans un processus de numérisation de leurs espaces pédagogiques, conformément au Schéma Directeur de la Numérisation (SDM) lancé il y a deux ans. Cette stratégie inclut des initiatives telles que l’utilisation de la reconnaissance faciale pour suivre le parcours des étudiants, l’installation de tableaux interactifs pour l’enseignement à distance, ainsi que la modernisation des salles de travaux dirigés (TD) et travaux pratiques (TP).
Choukri a également évoqué l’impact du SDM, qui a permis de déployer 50 plateformes numériques et d’améliorer la gestion pédagogique grâce au réseau « Progress ». Ce système numérique centralise désormais toutes les informations relatives aux étudiants, notamment via l’application webetu, qui fournit un accès direct aux emplois du temps, résultats, et autres informations essentielles. Il a également précisé que l’inscription des étudiants pour cette année s’est déroulée entièrement en ligne, sans utilisation de papier. Le processus d’inscription, y compris les transferts d’anciens étudiants, devrait être finalisé d’ici le 28 septembre.
Une coopération internationale et des parcours innovants
Parallèlement à la numérisation, l’université algérienne s’ouvre à de nouveaux concepts pédagogiques. Parmi eux, la double diplomation permet désormais aux étudiants de suivre deux formations simultanément pour obtenir deux diplômes à partir d’un seul baccalauréat. Par exemple, un étudiant en médecine pourrait, en parallèle, étudier la big data, l’intelligence artificielle, ou encore l’économie de la santé.
Autre innovation notable : la double compétence, qui offre aux étudiants la possibilité de combiner deux disciplines sans pour autant obtenir deux diplômes. Ce programme, lancé cette année, oriente les étudiants vers des domaines interdisciplinaires, tels que l’application des mathématiques et de l’informatique aux sciences économiques ou aux sciences humaines.
L’anglais, un levier de transformation
Dans le cadre de ces réformes, l’enseignement supérieur met également un accent particulier sur l’anglais, avec l’introduction de plusieurs cursus entièrement dispensés dans cette langue. Pour accompagner cette transition, 28 000 formateurs en anglais, en plus de 58 000 enseignants-chercheurs, sont en cours de formation. Un centre de formation intensive des langues, qui accueille plus de 30 000 étudiants, soutient cet effort, de même que l’université de formation continue, qui offre 2500 places pédagogiques dédiées à l’apprentissage de l’anglais.
Ces réformes ambitieuses, qui combinent numérisation, entrepreneuriat et ouverture internationale, redéfinissent l’avenir de l’université algérienne, la positionnant comme un acteur clé dans le développement de l’économie et de l’innovation du pays.